Articles récents
- Les jeunes emprunteurs pénalisés par la méconnaissance de l’assurance de prêt
- Comment bien choisir son assurance de prêt ?
- Assurance de prêt vers des changements applicables en mai 2015
- Prêt immobilier : des avantages en perspective grâce aux taux bas actuels
- Tout savoir sur le rachat de crédit
Archives
- mars 2015
- février 2015
- janvier 2015
- décembre 2014
- novembre 2014
- octobre 2014
- septembre 2014
- août 2014
- juillet 2014
- juin 2014
- mai 2014
- avril 2014
- mars 2014
- février 2014
- janvier 2014
- décembre 2013
- novembre 2013
- octobre 2013
- septembre 2013
- août 2013
- juillet 2013
- juin 2013
- mai 2013
- avril 2013
- mars 2013
- février 2013
- janvier 2013
- décembre 2012
- novembre 2012
- octobre 2012
- septembre 2012
- août 2012
- juillet 2012
- juin 2012
Catégories
Les banques, le crédit et la loi Lagarde, discussion de professionnels
Plusieurs jours après l’interview de trois courtiers sur la fermeture du robinet de crédit par les banques, Muriel Le-Nain a eu quelques précisions sur CIF et Crédit Foncier.
- Chez CIF, ils font encore du prêt avec une durée de 20 ans maximum avec un minimum de 20 % d’apport.
- Pour Crédit Foncier, ils peuvent accepter sans apport, bien qu’en avoir c’est mieux pour bien négocier, si les autres critères sont respectés et que le dossier est bon. Ils peuvent également prêter les frais de notaire dans certains cas.
Trois des lecteurs d’ADP Online ont ainsi réagi suite à ces changements, et ont discuté avec Muriel Le-Nain:
- Bulle Immobilière ou BI le fan d’ADP Online que l’on a interviewé
- Brigitte Khayat, ancienne gestionnaire export devenue courtier en prêt immobilier
- Jean-philippe Larger conseiller en communication
Muriel Le-Nain confirme que les banques ne prêtent plus comme elles ont toujours prêté.
La sélection des dossiers est devenue plus stricte, plus frileuse. C’est le cas quand on voit CIF qui demande un apport. Si CFF n’en demande pas forcément, ils préfèrent en avoir, comme la majorité des banques. Enfin, j’ai des conseillers bancaires qui me disent que certes ils sont plus exigeants, mais ils n’ont cependant pas de demande depuis un moment. Tout dépend des enseignes, car là , le dialogue sur la demande est un peu différent. En revanche, pour la demande de renégociation alors là , oui, il y en a.
Pour cette absence de demande, je n’ai pas encore trouvé les causes, mais j’ai été surprise par des conseillers qui m’ont demandé du dossier, m’indiquant ne rien avoir. Pourtant personnellement, je constate l’inverse, une augmentation de la demande. Mais je ne suis pas au même niveau, ni impactée de la même façon. Donc, je suis assez surprise oui, mais des demandes en baisse pour certaines agences. Il serait bien de voir si c’est sur plusieurs départements si cela se confirme. Je ne parle que de mon expérience après tout.
Bulle Immobilière d’expliquer ces démarches de la CIF comme suit:
Le CIF a eu la garantie financière de l’État il y a quelques jours (18 milliards). Vu les contreparties demandées nul doute que cet établissement ne fera plus dans le financement des dossiers « limites ».
La production sur le +30 ans a quasiment disparu des statistiques, en 2007 il y avait quasiment 30% des crédits qui étaient entre 25 et 30 ans contre 17% aujourd’hui. Or, c’est en partie l’allongement qui avait permis de maintenir l’immobilier.
Pour Brigitte Khayat, cette attitude des banques vient du fait qu’elles cherchent une certaine plus-value dans les dossiers.
Un bon dossier classique devient peu intéressant pour les banques, elles cherchent l’excellent dossier, celui qui apporte non seulement de bons revenus, mais aussi de l’épargne. Et c’est là que la concurrence se met en marche !
On assiste à une dérive entre crédit et gain pour la banque. Elle statue uniquement en gain et non plus en risque, d’où la nécessité de faire appel à des courtiers, car le jour où les banques seront les seules intermédiaires, le client n’aura pas d’autre choix que de payer le prix fort pour son financement. Et quand les clients n’auront plus que leurs conseillers bancaires, ils verront combien coûte un conseil.
Muriel Le Nain d’ajouter:
Plus il y a d’apports, mieux c’est, et obtenir un prêt c’est une possibilité plus tard de faire d’autres projets comme des travaux, une voiture … Bref, pour les banques c’est vendre un crédit immobilier pour conserver le client pour d’autres produits, notamment l’ouverture d’épargne.
Les banques adorent surtout les assurances groupe vu qu’elles font 50% de marge sur ce produit. En ce moment je ne me plains pas, car les dossiers que j’envoie sont en délégation. Comme les banques le savent dès le début, ça passe mieux. Elles grimacent, mais ça passe mieux.
Moi je préconise à mes clients de prendre une délégation, mais laisse le courtier en assurance le faire. Ainsi chacun son rôle, et surtout, bien maîtriser chaque poste. Le client est ainsi bien suivi.
Il faut savoir que lorsque l’emprunteur essaie de négocier directement auprès de la banque, il aura du mal à faire valoir ses droits qui sont souvent bafoués (les banques ne sont que très rarement sanctionnées lorsqu’elles ne respectent pas la loi Lagarde). Un courtier est souvent très utile pour protéger le consommateur (face aux banques ou aux compagnies d’assurance) et au final, le client s’y retrouve souvent.
Pour Jean-Philippe Larger, les consommateurs sont, pour une part, responsables de la non application de la loi Lagarde.
Les consommateurs sont assez laxiste là -dessus au passage, la loi Lagarde c’est le même scandale que les lasagnes, mais on en parle pas et c’est toute l’année.
Dans le cas de l’assurance de prêt (et pour les autres assurances c’est pareil), c’est encore plus criant. Le courtier apporte plus qu’un conseil, il va suivre son client pendant toute la vie du contrat c’est-à -dire pendant toute la durée du prêt, et en cas de sinistre il va pouvoir soutenir son client.
C’est bien d’avoir un beau contrat d’assurance, mais encore faut-il savoir le lire et le faire appliquer.
Concernant l’application de la loi Lagarde, son application (ou plutôt sa difficulté d’application) est effectivement un scandale comme celui des lasagnes au cheval, qui fait beaucoup moins parler de lui. Cela s’explique par le fait que nous sommes dans un pays où les lobbys (en particulier ceux des banques) sont très puissants et où les petits sont sanctionnés, dès le moindre faux pas, et où les grands peuvent enfreindre la loi sans crainte de sanction.
Tous les intermédiaires, s’ils existent, ont leur utilité. Mais dans tous les métiers, il y en a qui sont mauvais et peuvent ternir l’image de toute une profession. Normalement, un intermédiaire doit apporter un service, un conseil, une sécurité accrue. Dans le domaine de l’assurance de prêt par exemple, un bon courtier doit protéger son client pendant toute la durée du contrat et faire valoir les droits de son client en cas de sinistre.
Crédits photos: © nadil – Fotolia.com © godfer – Fotolia.com © Maksim Samasiuk – Fotolia.com |
-
Muriel Le Nain